Livrons-nous

Avec l'envie de faire de la place aux mots...

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16 juillet 2012

Tout me va.

Prendre le bus permet parfois d'entendre de drôles de phrases, pour le moins étonnantes : "Tout me va et je me réveille comme je me suis couchée."
J'aurais pu me pincer pour vérifier si ce n'était pas un yogi réputé qui se tenait là assis à quelques mètres de moi. Mais non, il s'agissait en fait d'une mamie toulousaine qui conversait avec une copine à elle, sûrement une autre mamie toulousaine. La phrase m'a clouée sur place, et j'ai ensuite suivi toute leur conversation, en quête d'une autre pépite. Ce fut la seule, mais elle suffisait à remplir ma journée.
Analyse.
Ma première compréhension de la phrase fut : je me contente de ce que j'ai, je m'adapte à toute situation et mon humeur est égale, le matin comme le soir, j'ai atteint l'ataraxie décrite par les sages antiques.
Ce soir, avec le recul, et avec un brin de mauvais esprit, je me dis qu'on pourrait aussi comprendre : je ne cherche jamais à obtenir plus ou mieux que ce que j'ai déjà (donc, en quelque sorte, je manque d'ambition); mon état étant le même au début et à la fin de la journée, je n'ai pas progressé.
La profondeur de la mamie toulousaine me séduit davantage ; j'opte pour la première interprétation.

9 juillet 2012

Listes.

C'est une folie, c'est une manie, c'est un fantasme et une torture.
Je pourrais passer ma vie à rédiger des listes. Le temps aidant, elles pourraient acquérir la légèreté de l'insouciance. Perdre leur valeur d'obligation, leur poids culpabilisant (pas fait! réveille-toi, enfin!).
La liste porte en elle l'infini des possibles, supporte la brièveté comme la longueur déraisonnable.
Les listes maniaques s'écrivent dans le désordre, avant qu'un discret numéro ne vienne semer un peu de raison.
Les listes plaisantes n'énumèrent que le superflu et leur calligraphie rappelle l'ardoise noire de la salle de classe du CE2, modèle de majuscules établi à demeure contre les fenêtres vitrées du couloir.
La vieille liste, recopiée autant de fois que le volontarisme a refait surface, porteuse de ce que j'ai le moins envie au monde de faire.
La liste des invités d'un événement qui, parfois, n'a pas lieu, mais qui reste virtuellement profondément désirable.
La liste, évidemment, des livres à lire : la plus terrible et la plus excitante!

23 juin 2012

Club lecture n°29.

Livre proposé par Muriel. Soirée chez Muriel et Sabry.

Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad.

17 juin 2012

Pépite.

Si chaque jour je trouve une pépite, alors chaque jour vaut la peine d'être vécu.
Sur les chemins ordinaires, pas facile de trouver des pépites.
Alors je sème moi-même du plomb et j'attends les miracles de l'alchimie.
Parfois ça marche.

7 mai 2012

Club lecture n°28.

Livre proposé par Valérie et Christophe. Soirée chez eux.

Palafox d'Eric Chevillard.

16 avril 2012

"Beauté fatale".

C'est le titre d'un livre de Mona Chollet, le premier que je lis d'elle, et qui me frappe par la richesse de ses informations et par sa capacité à mettre en évidence la tyrannie de l'apparence chez les femmes. L'énergie mobilisée par le souci de plaire et de donner une image conforme à celle attendue par la société n'est pas utilisée ailleurs, pas utilisée dans le domaine des idées, de la réflexion, bref, à la marche du monde.

17 mars 2012

Club lecture n°27.

Livre choisi par vote démocratique (proposé par Pascale)! Soirée chez Muriel et Sabry

Taxi de Khaled Al Khamissi.

21 janvier 2012

Club lecture n°26.

Livre choisi par Sabry. Soirée chez Muriel et Sabry.

Eloge de la faiblesse d'Alexandre Jollien.

26 novembre 2011

Club lecture n°25.

Livre proposé par Marie. Soirée chez Delphine.

Halte à Yalta d'Emmanuel Ruben.

12 novembre 2011

L'inspiration.

"Il me faut un point de départ, ne serait-ce qu'un grain de poussière ou un éclat de lumière. Cette forme me procure une série de choses, une chose faisant naître une autre chose. Ainsi un bout de fil peut-il me déclencher un monde." (Miro)

"Mon inspiration peut venir de n'importe quoi : un livre, un film, un tableau, une conversation, une phrase entendue. Après je prends des livres, je les regarde, je trouve des choses, je fais une synthèse et je construis mon histoire. L'idée de base est souvent un éclair, un flash." (Hugo Pratt)

1 octobre 2011

Club lecture n°24.

Livre proposé par Muriel. Soirée chez Muriel et Sabry.

Les années d'Annie Ernaux.

15 août 2011

Naïveté.

"J'ai la naïveté de l'enfant. Je découvre le monde chaque matin en me levant."

9 août 2011

Expérience extraordinaire.

Moi qui croyais que les vacances estivales nécessitaient des expériences exceptionnelles pour mériter leur nom : la lecture intégrale de "La Recherche" de Proust, un voyage lointain et un peu dangereux, la décision de rester chez soi pour entreprendre le projet de toute une vie... je me trompais lourdement! Il suffisait en fait de s'occuper de ses pieds. Oui, très bêtement de décider que finalement, ses petits pieds considérés comme laids et à délaisser méritaient une véritable attention de quelques minutes. Il n'y avait qu'à les enduire d'un produit appelé "masque" pour les voir se modifier, devenir plus épanouis, peut-être même reconnaissants.
Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ?
Je ne sais que dire.

11 juillet 2011

Le médiocre agréable ou l'anti-exaltation.

Un film italien plus que moyen, téléphoné, comme on dit; moi qui ne suis en général pas très forte pour anticiper au cinéma, là j'avais à la fois le temps de pleurer et de savoir ce qui allait se passer. Eh oui, parce que c'était assez médiocre mais j'avais envie quand même d'être émue. (Par souci de maintenir le mythe italien, je n'indiquerai pas le titre).
Même la pizza du retour était moyenne, mais très agréable à manger.
Comme quoi, parfois, un peu de médiocrité fait du bien.

9 juillet 2011

A méditer.

"Nous ne savions pas que nous vivions ici, dans cet immeuble mal isolé mal insonorisé mal foutu, dans cette banlieue quelconque et donc merdique parmi toutes les banlieues quelconques et merdiques, les plus belles années de notre vie, nous n'avions pas idée que c'était là, dans nos soixante mètres carrés, avec nos deux enfants dans la même chambre, qui cohabitaient avec des lits superposés et un volet qui fermait mal, oui c'était là que nous étions au plus doux de notre parcours, mais comme nous l'ignorions, nous n'avons profité de rien, nous nous sommes contentés de nous plaindre, de nous inventer des souffrances que nous croyions réelles, nous avons gâché ce qui ne reviendra peut-être pas. Aujourd'hui que j'ai compris cela, je ne sais comment me pardonner, comment accepter d'avoir ainsi dilapidé ce qui était précieux. Mais nous imaginions que la vie se déroulait selon une ligne droite et que l'avenir serait forcément meilleur, nous pensions que la vie s'améliorait au fur et à mesure, c'est ce que nous observions autour de nous, chacun attendait ce qui allait le libérer, nous pensions que le bonheur était une conquête, une promesse, qu'il arrivait après une suite d'empêchements, après une série d'obstacles, une succession d'espoirs. Il manquait au départ toujours quelque chose, il manquait une voiture, un diplôme, un amour, un enfant, un appartement, un travail, un jardin, il manquait de l'argent, la vie n'était que manque mais le temps allait tout résoudre, allait tout construire, tout simplifier."

Brigitte Giraud, Pas d'inquiétude

8 juillet 2011

Photographie.

"La photo identifie les événements. Elle exalte les faits et les rend mémorables." (Susan Sontag)

"On a parfois l'impression que les photos ne servent à rien. Il faut les faire quand même." (Jane Evelyn Atwood)

14 juin 2011

Imposture.

On peut parfois, par manque de confiance, se sentir un imposteur. Et si les autres avaient commis une erreur en croyant qu'on était capable d'assumer ce travail ? S'il y avait confusion sur la personne ? Le doute.
Puis on rentre chez soi et on visionne le film L'adversaire de Nicole Garcia, adaptation du livre d'Emmanuel Carrère.
Finalement on se sent à sa place!

9 juin 2011

Lettre de vacances.

Saint-Cyr sur mer, le 15 juillet 2011.

Monsieur le Directeur de la maison des examens,

Je sais que les résultats du baccalauréat de français ont été publiés depuis plus d'une semaine mais je n'ai pas osé vous écrire avant. Bien sûr, j'ai reçu vos cinquante quatre appels téléphoniques, vos trente deux mails ainsi que vos deux lettres, dont l'une en recommandé et j'imagine votre colère puisque je n'ai répondu à aucune de ces sollicitations. Eh bien oui! il est temps que je l'avoue : j'ai bel et bien perdu les cinquante trois copies du bac de français de l'épreuve 2011. Oui, le temps est magnifique, l'eau est à une température idéale et ce, depuis le 9 juin...euh, depuis deux jours, excusez-moi! En revanche, je tiens à affirmer que je ne suis pas responsable pour la candidate égorgée au beau milieu de son oral, alors qu'elle s'écriait (d'après ce que l'on m'a raconté, je n'étais pas présente, bien sûr!), alors qu'elle s'écriait : "Maupassant est bien un écrivain du Moyen Âge, oui, Madame, je maintiens ma réponse!" Il paraît que la professeure, spécialiste des romans réalistes du XIXème siècle, n'a pas supporté, ses nerfs ont lâché, ses gestes ont dépassé ses intentions... Bon, revenons à mes cinquante trois copies. Je tiens tout de suite à préciser (car des bruits totalement faux courent déjà à ce sujet : je les avais corrigées, toutes, sans exception). D'ailleurs, "perdu" n'est pas vraiment le mot : on me les a volées! Croyez-en ma parole, Monsieur le Directeur. Certains affirment que j'ai voulu partir en vacances plus tôt: ce sont des racontars, jamais je n'aurais fait une chose pareille.
Bon, quoi qu'il en soit, je ne peux pas faire grand chose pour réparer ce vol. Dites-moi simplement si je suis mise à la porte ou si je dois faire la rentrée en septembre : je voudrais juste savoir si je prolonge ma location de vacances.
Respectueusement,
M.C.

5 juin 2011

Simple toux ou réalité de la littérature ?

On dira que je divague mais c'est depuis que j'ai fini de lire La dame aux camélias d'Alexandre Dumas qu'une toux persistante ne m'a pas lâchée! (si ma famille lit ce texte, tout va bien, n'appelez pas SOS médecins, s'il vous plaît).
Les gens diront ensuite que la littérature n'a rien à voir avec la vie...
Je vais peut-être attendre avant de commencer Moby Dick...

4 juin 2011

Navet réellement évocateur!

J'ai été étonnée de constater que cette histoire de navets avait déclenché plusieurs réactions autour de moi. Qui aurait dit que des navets nous parleraient autant ? (Je confesse d'ailleurs avoir rangé le dernier dans un ramequin... qui est toujours au frigo).
Histoire authentique rapportée par ma mère: nouvellement arrivée à Auch avec sa famille, alors qu'elle avait douze ans, sa mère va au marché et s'arrête devant un étal tenu par des paysannes vendant des produits de leur jardin; elle entend alors devant trois navets : "ces navets sont durs comme l'âme d'un juif!" Ces femmes n'avaient sûrement pas vu un seul juif dans le Gers, mais...
De l'antisémitisme bête au couscous bienfaisant, voilà le parcours du navet.

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