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Livres

Que ferais-je sans eux ? Ils sont la saveur jamais démentie du temps qui passe.

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30 décembre 2015

Une année chez les Français de Fouad Laroui.

Ce récit d'une entrée au lycée Lyautey de Casablanca du point de vue du petit Mehdi donne d'emblée un ton amusant. Les dialogues sont formidables par leur mélange de langues et de niveaux de langue : l'arabe dialectal marocain, le français, tantôt argotique, tantôt soutenu, voire poétique. Quel roman visuel ! J'ai vraiment l'impression d'avoir vu cet internat et ses acteurs.
Mehdi, passionné de livres, a cette réflexion géniale : "C'était peut-être cela le pire, dans la mort : ne plus pouvoir lire."

18 décembre 2015

Laban et confiture de Lena Merhej.

C'est la première bande dessinée publiée par une nouvelle maison d'édition, Alifbata, du nom des deux premières lettres de l'alphabet arabe.
Le titre complet est Laban et confiture ou comment ma mère est devenue libanaise.
Lena Merhej y raconte le Liban et la France, nos clichés sur les deux pays, à travers le portrait de sa mère, allemande.
La guerre, la nourriture, le quotidien et surtout l'identité complexe, jamais là où on croit la saisir.


Lien avec le site de la maison d'édition : Alifbata

3 janvier 2015

Moment d'un couple de Nelly Alard.

Le livre le plus acide jamais lu sur le couple !

24 octobre 2014

Je marche dans la nuit par un chemin mauvais d'Ahmed Madani.

Pièce de théâtre.
Bel échange entre le petit-fils et le grand-père, dans un texte d'abord violent et sous le sceau de l'incompréhension, puis complice et assez touchant.

Uniques de Dominique Paravel.

Quelques passages réussis sur la modernité et sa folie consumériste ou tristement et faussement intellectuelle, mais un ensemble qui manque d'intrigue.

14 septembre 2014

Une demi-douzaine d'elles d'Anne Baraou et Fanny Dalle-Rive.

Des portraits de femmes de tous âges et de toutes conditions. Léger et profond.

31 août 2014

La ligne des glaces d'Emmanuel Ruben.

J'aime le ton et la réflexion sur la notion de frontière, entre voyage réel et imaginaire.

16 août 2014

La boîte aux lettres du cimetière de Serge Pey.

J'entends la voix de Serge Pey en lisant ce livre : son lyrisme affirmé, porté par son ancrage dans la terre.

12 août 2014

Ne deviens jamais vieux ! de Daniel Friedman.

Très prenant, bien traduit. Le personnage principal, un ancien flic qui se retrouve à traquer un ancien nazi, a un sens de la dérision assez savoureux.

7 août 2014

La concentration.

Christophe André pratique personnellement et guide des patients dans l'exercice de la méditation, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris : c'est ce qui m'a intéressée dans ce livre, Sérénité. Il dit commencer chaque journée par dix à vingt minutes de méditation. Il parle de l'importance de faire les choses en toute conscience.



Je mettrais ce livre en relation avec un autre livre lu au début de l'été, Comment rester concentré dans un monde numérique. Le piège de la distraction de Frances Booth. L'idée du livre est de retrouver une bonne mémoire et de conserver son énergie pour les tâches qui tiennent vraiment à coeur.

Moi, Anthony, 27 ans, ouvrier.

Livre publié dans la collection "Raconter la vie", au Seuil.
Il s'agit du parcours de ce jeune homme, de sa sortie de l'école après le collège aux différents emplois qu'il a eus dans le domaine de la logistique.
J'aime lire ces récits de vie, observer comment chacun, aussi dans des milieux sociaux éloignés du mien, se débrouille pour vivre, pour être heureux, ou pas. Ce que ça veut dire que d'avoir des projets dans la vie, ce qu'on peut mettre en place pour y parvenir, avec détermination.

Palladium de Boris Razon.

L'histoire d'une infection (aux causes mal identifiées) qui a paralysé et enfermé l'auteur dans son corps.
Le livre est rythmé par les rapports des médecins, des infirmiers, contenant un bulletin de santé, des résultats d'analyses. Lecture qui happe et angoisse aussi.


1 août 2014

En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis.

Une claque ! Violence assumée et tenue, une leçon autobiographique.
La culture comme facteur de distinction sociale.

Comment j'ai appris à lire d'Agnès Desarthe.

Très beaux passages sur le lien entre le refus initial de la lecture et le discours, alors qu'elle était enfant, de son père, évoquant l'intraduisible beauté de la langue arabe.
Lien entre la lecture, la culture et le terroir, le fait d'être ancré dans un territoire, la France.

Le baiser, peut-être de Belinda Cannone.

Belinda Cannone est professeure de Lettres à l'université. Esprit brillant, qui m'avait éblouie lors d'une émission sur France Culture consacrée à la bêtise.
Ce livre est enlevé, audacieux, coquin parfois.

Lumières de Pointe-Noire d'Alain Mabanckou.

Autobiographie d'Alain Mabanckou qui revient dans son village natal du Congo, et qui revient par là-même sur un mensonge qui avait parcouru tous ses livres précédents : la mort de sa mère.

Oublier la littérature ? de Yves Le Pestipon.

Mélange de profondeur et de légèreté.
Le livre d'un amoureux : la plus grande qualité qui soit.

Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan.

Style pas intéressant mais remarques sur le projet autobiographique autour de la famille pertinentes : dimension d'enquête, difficulté à ne pas froisser les susceptibilités, recherche de vérité.

28 juillet 2014

L'insoutenable légèreté de l'être, Milan Kundera.

''Il semble qu'il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu'on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui nous a émus, ce qui donne à notre vie sa beauté. (...)
L'amour commence par une métaphore. Autrement dit: l'amour commence à l'instant où une femme s'inscrit par une parole dans notre mémoire poétique.''

25 mars 2014

Kaddish pour un orphelin célèbre et un matelot inconnu d'Emmanuel Ruben.

Je n'ai pas pu résister en rentrant chez moi ce soir-là, malgré l'heure tardive, au fait de commencer ce livre qui m’intriguait par son titre à rallonge : j'ai tout de suite aimé et l'ai repris dès mon lever le lendemain matin. Quoi qu’on puisse dire ensuite des éventuels défauts de style ou de structure d’un livre, c’est le critère essentiel : le plaisir du lecteur ! Et ici, le ton et l’organisation en brefs chapitres ne déçoivent pas.

J'aime beaucoup l'écriture, la sensibilité, le questionnement qui habite chaque page. C’est un texte autobiographique dans lequel le narrateur rend hommage à son grand-père, le matelot inconnu, en le mettant sans cesse en parallèle avec la figure tutélaire d’Albert Camus, l’orphelin célèbre. L’écriture est recherchée, sans jamais être précieuse, et traque au plus près la justesse du souvenir, le bon mot pour interroger les identités familiales. Ce kaddish, la prière des morts, dans le judaïsme, n’est jamais funèbre, mais toujours chaud et généreux, comme dans les textes courts les plus ensoleillés de Camus.

« Ecrire, c’est s’attacher à l’ombre, assumer ses échecs, se vouer à l’obscur » (p. 79). Emmanuel Ruben parvient pourtant dans son deuxième roman à mettre en lumière son grand-père de façon juste, sans pathos ni concession, grâce à une écriture précise et prenante, qui fait dévorer son livre d’une seule traite. En refermant son récit, on a envie de relire Camus, et aussi de reparcourir les plus beaux passages de son premier roman, Halte à Yalta, paru en 2010 chez JBz &Cie, qui célébrait déjà le bric-à-brac de la mémoire.

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