Je travaille dans la communication audiovisuelle.
J’aide des structures variées (entreprises, collectivités, associations) à communiquer sur des sujets internes ou externes de façon plus efficace et moderne, par le biais de la vidéo. Je réalise des reportages vidéo, qui ne se résument pas à l’image mais qui ont un fond. C’est sur ce point que je me rapproche de mon premier métier : le journalisme. Je me sers des techniques du journalisme pour aider ces structures : l’interview, l’analyse, la synthèse. En revanche, je ne travaille plus sur l’aspect polémique qui consiste parfois à pousser quelqu’un dans ses retranchements. A présent, le but de mon travail est de comprendre les besoins du clients et d'y répondre.

La communication interne a pour objectifs de remobiliser une équipe, de l'informer en créant par exemple un outil pédagogique vidéo spécifique.
La communication externe sert à donner une image de l’entreprise, à promouvoir ses missions, son esprit ; ce n’est pas de la publicité, mais davantage de la promotion.

Voici un exemple de communication interne que j’ai réalisée pour V.N.F. (Voies Navigables de France). L'établissement public doit gérer une épidémie de chancre coloré qui touche les platanes bordant le Canal du Midi ; ce champignon est arrivé des USA pendant la Seconde Guerre mondiale, via des caisses de munition en bois. Des milliers de platanes ont été décimés dans le sud-est de la France ! Aujourd'hui, l'unique solution est la prévention. Tout en gérant des campagnes d'abattage d'arbres malades, V.N.F. doit sensibiliser plus que jamais ses 500 agents sur les mesures de précaution à prendre pour ralentir cette contamination. C'est l'objectif du film que j'ai réalisé : informer, valoriser, impliquer les agents dans cette lutte.
Un exemple de communication externe, maintenant. J’ai réalisé un film pour l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Economique), qui existe depuis 1989 et accorde des micro-crédits à des créateurs d’entreprises n’ayant pas accès au crédit bancaire. Je devais présenter les missions de l’ADIE en insistant sur l’accessibilité des services qu'elle propose. Ce film est visible sur leur site internet.

Mon deuxième métier est celui de "chef d’entreprise". Je n’ai pas d’équipe et je dois donc faire seule le travail de prospection, de veille technologique, de lecture (décortiquer les sites internet) ; il faut aussi savoir argumenter pour décrocher un rendez-vous… Ensuite vient la partie création (écriture de synopsis), réalisation (tournage) et post-production (montage) : c'est ma partie préférée. Enfin, il y a l’aspect financier : savoir faire un devis au juste prix, facturer, réclamer de l’argent ; gérer, savoir où je vais, prévoir.

Les qualités qu’il faut avoir d’après moi sont la capacité d’adaptation : je dois savoir changer de casquette car c’est un métier multitâches ; la patience ; l’acharnement ; le fait d’être à l’écoute, de faire preuve d’empathie, de savoir mettre l’autre en confiance devant la caméra par exemple ; avoir l’esprit de synthèse, d’analyse ; avoir de l’initiative ; être à l’affût et réactif ; créatif ; rigoureux ; optimiste ; enfin ne pas gaspiller son énergie.

Je suis très contente de pouvoir exercer les bases du métier dont je rêvais, le journalisme, avec un aspect créatif. Le deuxième aspect de mon métier (faire fonctionner une entreprise) est dur mais c’est un challenge, c’est excitant. Le revers de la médaille est que c’est épuisant. Je ne sais pas toujours de quoi demain sera fait. Cela peut être inquiétant parfois mais cela permet aussi de toujours être en éveil, de fixer des objectifs et ainsi, d'avancer.

Dans dix ans? Je ferai peut-être un autre métier (kiné ?) ou bien je me serai épuisée à la tâche et alors, j'accepterai un poste de Directrice de communication dans une grosse boîte...

Propos recueillis par Muriel auprès de Aude Géva. Allez visiter son site : Bouduprod