Tu dis que tu es toujours mélancolique. Je me demande bien pourquoi. Quelle est la cause de ces tristesses ? Quand je te pose la question, tu ne réponds pas, ou tu dis que tu ne sais pas. Tu te comportes dans ces moments-là comme une enfant. Et cela me fait sourire ! Tu n’es jamais aussi vulnérable que lorsque tu es questionnée sur ta mélancolie.

On pourrait presque penser que tu recherches ces instants de fragilité pour avoir le bonheur d’être interrogée sur toi-même…

Et moi qui raisonne ! Comme si j’en étais capable face à toi.

Et par une simple moue, tu me désarçonnes. J’en perds les mots et je me mets à sourire bêtement, niaisement. Est-ce que je perds alors tout mon charme auprès de toi ?

Mélancolique, ton corps semble pencher, comme malgré lui, vers la noirceur de la terre. Le ciel, un instant, a disparu du paysage.

Saurai-je te deviner un jour ?




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Vous ne rêvez, Princesse, que d’envolées lyriques et de clichés merveilleux. Vous voulez l’impossible : une fin heureuse à Belle du Seigneur, et vous en êtes l’héroïne, cela va de soi. La passion amoureuse sans ses travers et ses ridicules. L’absolu sans le burlesque.


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Tu joues sans jouer. Tu parles sans dire. Tu aimes te tenir sur le fil, entre don de toi et cache-cache permanent.

Tu veux l’absolu avec les nuances de l’hésitation. Tu veux l’énergie de l’enthousiasme avec les charmes du doute.

Tu es celle que je ne pourrai jamais perdre ni posséder.

C’est avec toi que les mots les plus lumineux arrivent. C’est aussi avec toi que toute tentative d’expression disparaît.

Toutes mes esquisses échouent à te dire, et tu sembles en retirer une certaine fierté.

Moi, le marathonien des mots, le fou des lettres amoureuses, saurai-je jamais te dire ? Clamées à des visages étrangers, mes paroles séduisent. Pourquoi ne semblent-elles jamais te révéler ?


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Elle nous nargue. C’est pas possible autrement. Elle croit quoi, d’abord ? Qu’on est jaloux d’elle ?

Moi j’en peux plus de ces petites remarques acides à la con. On comprend jamais ce qu’elle veut dire, d’abord. On dirait qu’y en a que pour elle. Elle, elle, elle. Pfff !


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Si tu me l’avais dit, si je l’avais su… Pour toi, pas de regret. Tu roules à tombeau ouvert, et chantes à tue-tête. Enfin, il te semble que l’ivresse et la liberté sont là. Si ce n’est qu’un leurre, tu ne veux pas le savoir. Tu couvres de ton chant toute brèche.


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