Livre proposé par Marie et Muriel. Soirée chez Valérie et Christophe.

Ulysse et L'Exode, deux recueils de poèmes regroupés dans Le mal des fantômes de Benjamin Fondane.

Hier dans la nuit je suis rentrée chargée de vos émotions et de vos remarques. Je les avais placées dans une petite valise, celle de nos voix les plus intimes, de nos réactions vives, à vif, à la parole poétique. Ce matin, elles ont surgi dans le désordre d'un brouillard.

Ce voyage dans les flots m'a donné le mal de mer

Je suis resté sur la rive, mon coeur n'a pas aimé ce lyrisme

J'ai plutôt navigué dans la langue du recueil "Le mal des fantômes" et j'ai cru lire de la poésie du XVIème siècle

J'ai aimé profondément cette parole naïve et universelle

Rimbaud est caché ici, et encore ici, dans l'aube, comme dans la soif, la quête...

D'abord rebuté, j'ai finalement été touché par cette parole

Combien est émouvant ce cri!

Du mystère des poèmes alphabétiques qui ouvrent et ferment le recueil de L'Exode, je voulais enfin vous dire un mot : cette idée vient des "psaumes alphabétiques", qui suggèrent une idée de plénitude et de totalité. Le procédé consiste à écrire pour un poème autant de vers, de distiques ou de strophes qu'il y a de lettres dans l'alphabet hébreu, l'ordre des lettres étant respecté; Fondane se contente de faire précéder chaque strophe d'une lettre de l'alphabet hébreu transcrite en caractères latins : aleph, beth, gimmel, daleth... (source : Benjamin Fondane ou le Périple d'Ulysse de Monique Jutrin)

"Ouvrons les yeux : la poésie est un "besoin", et non pas une jouissance, un acte et non un délassement. (...) Quand nous écoutons une oeuvre d'art (...) nous redressons un équilibre tordu, nous affirmons ce que tout le long de la journée, nous avons honteusement nié : la pleine réalité de nos actes, de notre espoir, de notre liberté, l'obscure certitude que l'existence a un sens, un axe, un répondant." (Benjamin Fondane, Faux traité d'esthétique)